Seule la réduction très progressive des doses dun quart de comprimé tous les 10 jours pour un seul hypnotique à la fois permet déviter les troubles du sevrage.
Le sevrage brutal en BZDs à demi-vie courte et intermédiaire risque dentraîner un « rebond » dinsomnie avec:
- une augmentation de la latence dendormissement
- une augmentation de la durée déveil intra-sommeil et du nombre des éveils
- une diminution de la durée du sommeil
- et ce bien au-dessus des valeurs constatées avant le traitement.
Ce rebond peut se voir même après une prise unique et survient dès la première nuit de sevrage pour les BZDs à demi-vie courte - après la 2ème ou la 3ème nuit de sevrage pour les BZDs à demi-vie intermédiaire. Ce rebond a dautant plus de chance dapparaître que les doses prises sont plus élevées. Il peut persister subjectivement pendant 2 à 3 semaines après une prise régulière pendant 6 mois.
Avec les BZDs à demi-vie très longue, le rebond dinsomnie est peu marqué et très retardé. Avec les BZDs à demi-vie très courte, ce rebond peut survenir au cours de la nuit même de la prise, le patient se plaignant alors dinsomnie du petit matin alors quil a pris son hypnotique au coucher. Les nouvelles molécules apparentées aux BZDs, bien quà demi-vie courte, semblent dépourvues de rebond dinsomnie.
La méconnaissance de ce rebond dinsomnie fait quun patient peut interrompre brutalement son traitement, dormir très mal et en conclure quil ne peut se passer dhypnotiques. Le rebond dinsomnie devient alors un facteur de renforcement d'un cercle vicieux bien connu : augmentation des doses d'hypnotiques - augmentation des effets secondaires des hypnotiques avec diminution des performances diurnes attribuée à l'insomnie et non au traitement - augmentation des doses d'hypnotiques ...
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Le risque de dépendance est dautant plus intense que la durée de prescription et la posologie sont plus élevées. Le risque de dépendance aux BZDs est :
- quasiment nul pour une prise inférieure à 3 mois
- de 10 à 20% de chances de voir apparaître un syndrome de sevrage mineur ou modéré pour une prise allant de 3 mois à 1 an
- de 25 à 50% de chances de voir apparaître un syndrome de sevrage mineur ou modéré pour une prise supérieure à 1 an.
Dans sa forme mineure, le sevrage aux BZDs comporte anxiété, appréhension, insomnie, étourdissements et anorexie. Dans sa forme moyenne, on peut observer des manifestations psychiques et physiques de l'anxiété, une hyperexcitabilité et une modification des perceptions, des sensations de dépersonnalisation et des idées paranoïdes. Dans sa forme majeure peuvent survenir des crises convulsives et des manifestations psychotiques aiguës intenses.
La Zopiclone (IMOVANE®) et le Zolpidem (STILNOX® - IVADAL®), molécules apparentées aux BZDs respectivement mises sur le marché français en 1984 et en 1987, sont aujourd'hui les deux hypnotiques les plus prescrits en France. Elles peuvent se prévaloir d'une certaine aura colportée par de nombreuses publications leur attribuant une efficacité et une innocuité supérieures à celles de toutes les molécules hypnotiques existantes. De fait, l'utilisation prolongée de la Zopiclone (IMOVANE®) entraîne, au sevrage, la survenue d'une insomnie de rebond comparable à celle observée avec les BZDs à demi-vie courte dans un nombre très limité de cas. Dans le cas du Zolpidem (STILNOX® - IVADAL®), aucun effet rebond n'a été rapporté dans les études portant sur l'arrêt du traitement et les symptômes de sevrage sont rares et comparables à ceux observés sous placebo.
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