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LES EFFETS D'UNE UTILISATION À LONG TERME

L'étude de l'efficacité objective à long terme est difficile du fait de la lourdeur des protocoles expérimentaux. Seuls quelques hypnotiques ont pu être étudiés avec une durée de prise supérieure à 21 jours. Les BZDs hypnotiques à action courte ou intermédiaire telles le Triazolam (HALCION®), le Lormétazépam (NOCTAMIDE®) et le Témazépam (NORMISON®) perdent leur efficacité après 2 semaines d'administration - les BZDs hypnotiques à action prolongée telles le Flunitrazépam (ROHYPNOL®) après 3 à 4 semaines d’utilisation. Le Flurazépam, à longue demi-vie, garde une efficacité objective après 4 semaines de prise continue.

Cependant la relation entre la perte d'efficacité à long terme et la demi-vie de la molécule n'est pas clairement établie. En effet, la Zopiclone (IMOVANE®) et le Zolpidem (STILNOX® - IVADAL®) gardent une efficacité objective à 1 mois bien que leur demi-vie soit courte. Si on compare les enregistrements polygraphiques de 36 insomniaques après 6 mois de prise quotidienne de BZDs hypnotiques (1 à 2 comprimés) à ceux de 36 insomniaques chroniques sans traitement médicamenteux, il apparaît que les BZDs ont toutes perdu leur pouvoir hypnotique. Les pourcentages de sommeil lent profond et de sommeil paradoxal comme le coefficient d'efficacité du sommeil sont significativement inférieurs chez les insomniaques traités à ceux des insomniaques non traités; le stade 2 de sommeil lent léger est quant à lui augmenté.

Cette perte d'efficacité à long terme est associée à une diminution de la capacité de liaison des BZDs aux récepteurs GABAergiques. En effet, il a été montré qu’après 4 ou 8 semaine de traitement par le Flurazépam, il y avait une diminution de 20% de la capacité maximale de liaison des BZDs au récepteur GABAA chez le rat.

On a pu étudier par contre l’efficacité subjective après 6 à 12 mois de prise effective continue grâce à des questionnaires d’autoévaluation: le Lormétazépam (NOCTAMIDE®) et le Nitrazépam (MOGADON®) gardaient une efficacité subjective pendant 24 semaines (6 mois) de prise continue.

L'inefficacité à long terme peut conduire le patient à augmenter lui même les doses voire à rechercher l'association avec d'autres molécules hypnotiques.

Cet usage abusif a un impact très négatif sur la qualité de sommeil, qui devient alors bien plus mauvais qu'en l'absence de toute médication.

De plus, cet abus majore les effets secondaires et le sujet voit son fonctionnement diurne (effets résiduels diurnes) s'altérer ce qu'il met sur le compte de son insomnie. Sa quête de médication devient de plus en plus forte et un cercle vicieux s'installe. Le sevrage est alors le seul recours. Mais, il est difficile à faire accepter et à réaliser.

Seule la réduction très progressive des doses d'un quart de comprimé tous les 10 jours pour un seul hypnotique à la fois permet d'éviter les troubles du sevrage.