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Le système nerveux - Pathologies |
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Les maladies neurodégénératives
A. L. Benabib
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Avec les tumeurs cérébrales et les maladies vasculaires, les maladies dégénératives constituent les affections les plus fréquentes du système nerveux central. Leur relative fréquence, la sévérité de leurs atteintes, les infirmités qu'elles engendrent les ont rendues tristement célèbres et connues du grand public : maladie d'Alzheimer, de Parkinson, chorée de Huntington, sclérose latérale amyotrophique, sclérose en plaques, dystonie de l'enfant, sont autant de termes appartenant au langage courant tant elles font partie de la vie courante. Leur gravité, souvent liée à l'absence de thérapeutique, en fait un fléau redoutable qui, de part leur diversité peut atteindre l'enfant comme l'adulte, la moelle comme l'encéphale, la motricité comme les fonctions supérieures. Elles peuvent toucher les neurones comme les constituants de la substance blanche tels que la myéline, se limiter à des structures très précises, ou s'étendre à l'ensemble du système nerveux, concerner l'enfant et l'adulte jeune ou au contraire faire partie de ce que l'on nomme les maladies liées au vieillissement. Leur mécanisme aussi est très variable et ce qui fait finalement leur unité, le trait commun qui les caractérise, est l'existence d'une dégénérescence progressive et souvent inéluctable de tout ou partie du système nerveux, d'où leur appellation de maladies neurodégénératives. |
Stress, adaptation et développement
R. Jouvent
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En trente ans, les sciences du cerveau ont considérablement progressé. Cette avancée tient à l'émergence successive de deux grands domaines, la neurobiologie et les sciences cognitives. Ces Neurosciences de la Cognition se trouvent érigées au rang de corpus théorique de référence ; la psychiatrie et la psychopathologie expérimentale sont parmi les premières disciplines concernées. En réussissant à se dégager de toute ambition théorique hégémonique, la psychologie cognitive et les neurosciences ont su leur offrir une nouvelle opérationalité. De nouvelles méthodologies laissent augurer une première approche fonctionnelle du cerveau, voire du fonctionnement de l'esprit. A partir de différents exemples concernant des situations normales (stress maternel, effets de l'âge sur les conséquences du stress) et pathologiques (anxiété, trouble obsessionel-compulsif, dépression), nous développerons l'idée d'une double continuité, phylogénétique et développementale. Si l'acquisition d'un néo-cortex et d'un lan.gage a pu permettre à l'homme d'apprendre à utiliser des représentations d'actions en lieu et place des actes moteurs, et si la valeur adaptative de cette nouvelle compétence est énorme, il n'en ressort pas moins que nombre de troubles psychopathologiques trouvent sinon leur origine du moins leur expression primaire dans la partie moins évoluée, sous-corticale de l'être humain. De notre capacité à gérer l'animal en nous, dépend notre destin adaptatif et développemental. |
Les maladies mentales et les dépressions
J. Guyotat
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La psychiatrie a connu de 1950 à l'an 2000 des transformations considérables. Quelles en sont les conséquences sur les conceptions et les pratiques actuelles de soins des maladies mentales et des dépressions ? Ce sera le thème de la première partie de la conférence donnée par J. GUYOTAT. Après un bref rappel historique, sera abordée l'influence de la psychanalyse sur la psychiatrie, celle de la psychopharmacologie, celle de l'articulation des psychothérapies et chimiothérapies, notamment dans les dépressions. La deuxième partie présentée par J.L. TERRA sera consacrée à une réflexion prédictive à propos de la schizophrénie, la maladie dépressive, et le suicide comme complication commune. Ces maladies entraînent souvent de lourdes conséquences sociales, presque aussi importantes que la sévérité des symptômes. L'intensité de la souffrance psychique, le désespoir, le sentiment d'inutilité, peuvent conduire vers l'idéation suicidaire et sa concrétisation par un passage à l'acte. Prévenir ce phénomène représentant dans notre pays, plus de 11000 décès chaque année, fait maintenant partie des priorités de santé publique. Améliorer la prise en charge des maladies mentales est une des stratégies les plus efficaces pour atteindre un tel objectif, à condition de bien connaître la trajectoire de vie de ceux qui en souffrent et les points critiques de leur existence. |
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Drogues et Toxicomanie |
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Les toxicomanies : bases neurobiologiques et stratégies thérapeutiques
B. Roques
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De tout temps, les hommes, quelques soient les cultures, ont absorbé des substances psychotropes, par conséquent capables de changer leur état de conscience. Ils le font pour de multiples raisons : consommation récréative, souvent rituelle, exaltant le lien social, utilisation compulsive pour échapper à la réalité ou tenter de lui faire face. Toutes ces consommations recouvrent donc la recherche d'une sensation de plaisir. Sur le plan neurobiologique, l'absorption de substances psychotropes licites (alcool, tabac ...) ou illicites (héroïne, cocaïne, cannabis, ecstasy ...) active des réseaux neuronaux désormais bien connus. La dangerosité de ces produits apparaît lorsque le consommateur passe de l'usage à l'abus avec un risque de dépendance dont les mécanismes sont encore peu connus. La distinction entre drogues dures et douces en termes de dangerosité individuelle et interindividuelle (sociale) ne correspond donc plus à l'unicité des mécanismes neurobiologiques ni aux risques de dépendance. C'est l'activation excessive par ces produits des cibles de notre cerveau sur lesquelles agissent des substances endogènes qui mène vers la toxicomanie. De nombreux facteurs de vulnérabilité à celle-ci ont été mis en évidence (génétiques, psychologiques, socioculturels, environnementaux). Des progrès importants ont été obtenus ces dernières années pour aider le patient dépendant à sortir de sa toxicomanie. |
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Nutrition - Obésité et Facteurs de risque cardiovasculaires |
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Les maladies cardio vasculaires : le risque vasculaire
P. Corvol
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Les maladies cardiovasculaires sont toujours la première cause de mort chez l'adulte. Toutefois, la fréquence des accidents vasculaires cérébraux, à l'origine de handicaps redoutables, a spectaculairement régressé. En l'espace d'une centaine d'années, les différents facteurs responsables du risque cardiovasculaire ont été individualisés, leur rôle respectif soupesé, leur traitement rigoureusement évalué et codifié. Le traitement des facteurs du risque vasculaire a bouleversé les maladies cardiovasculaires. L'objectif médical n'est plus tant de définir la normalité d'une tension artérielle, d'un chiffre de cholestérolémie ou de glycémie, que d'amener le patient à un risque cardiovasculaire minime. Cette démarche médicale est nouvelle dans le cadre des maladies dégénératives chroniques. Elle s'oppose, en quelque sorte, à l'approche habituelle, curative, du médecin. Elle suppose l'éducation du patient et sa prise en charge par lui-même de certains facteurs de risque (tabagisme, alimentation, mode de vie, etc.). |
L'obésité
Ph. Froguel
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L'obésité est une pathologie qui progresse et dont l'origine est multifactorielle, avec une part génétique qui est de mieux en mieux connue. L'aspect héréditaire a été confirmé par l'observation de jumeaux, qui bien qu'élevés séparément, développaient une obésité avec des caractéristiques se rapprochant plus de leurs parents biologiques que de leurs parents adoptifs. Dans les études chez l'animal, on a montré que certaines protéines, dont la production est génétiquement programmée, sont capables de réguler la prise alimentaire et les dépenses énergétiques. C'est le cas du gène Ob (obèse) et de sa protéine, la leptine. Toute anomalie de la leptine, de ses récepteurs ou des glandes qu'elle stimule, va entraîner des troubles du comportement alimentaire. Si l'identification précise de tous les gènes responsables de l'obésité n'est pas encore d'actualité, les études, réalisées à travers le monde, retrouvent toutes la même partie du génome impliquée dans le surpoids. Toutefois, il faut garder à l'esprit que chaque gène pris individuellement a peu de retentissement sur le poids. C'est souvent en présence de certains facteurs environnementaux que peut apparaître l'obésité. Enfin, l'obésité peut faire partie d'un ensemble de signes qui accompagnent certaines maladies rares et graves. |
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