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La Sectorisation

G. Baillon

Les Urgences
de la Folie
L'accueil en
Santé Mentale


Gaëtan Morin Editeur,
1998 - 228 p.

 

G. Baillon est psychiatre et ancien chef de service de l'établissement public de santé de Ville Evrard.

Une expérience de 25 ans lui permet d'avoir le recul nécessaire pour réfléchir à la place de la folie dans la société et sur les changements à opérer pour réinterroger aujourd'hui la politique de secteur.

"La déinstitutionnalisation en France a été un mouvement humanitaire visant à lutter contre l'asile, source de chronicité, et à lui substituer des structures de prise en charge des malades, parfois appelées structures intermédiaires, assurant une continuité entre l'hospitalisation et l'autonomie. Cette vaste réforme, restée longtemps lettre morte, est connue sous son nom administratif de "sectorisation". Les grandes lignes en sont simples. Le but est de supprimer l'univers carcéral que constituent l'asile et son isolement. Un secteur géographique regroupant environ soixante-dix mille habitants est confié à la responsabilité d'une équipe complète de soignants en psychiatrie : médecins, infirmiers, psychologues, assistantes sociales, travailleurs sociaux. Cette équipe doit se placer au plus près de la population en implantant dans la ville ou le village les structures de soins nécessaires aux besoins, depuis l'hospitalisation complète jusqu'à la visite à domicile, en passant par l'hôpital de jour, le dispensaire, l'appartement thérapeutique, etc. [........]

Les résistances furent et sont encore considérables. [........] Les résistances vinrent essentiellement du corps médical. D'abord, on ne change jamais facilement les habitudes en France. Ensuite, les psychiatres voyaient là le danger d'une perte de pouvoir avec l'éclatement des structures. [........] La notion d'équipe soignante ouvrait la porte à une remise en cause de la hiérarchie. Or, chacun sait que celle-ci est la force principale du monde médical universitaire. [........] Les médecins généralistes voyaient aussi d'un mauvais oeil des fonctionnaires se mettre à faire des "visites à domicile" sur leur champ d'action habituel. [........] Laissons de côté toutes ces péripéties corporatistes, pour constater simplement que la meilleure impulsion à la suppression des lits d'hospitalisation en psychiatrie ne sera finalement pas une idéologie humanitaire, mais un impératif économique. Les lits d'hospitalisation coûtent trop cher à la Sécurité Sociale, donc il faut les supprimer ! [........]

La déinstitutionnalisation est remise en question des rapports soignants / soignés, définition de la finalité des soins, redécouverte de l'identité du malade, reconnaissance des particularités, respect des libertés d'expression, redistribution des responsabilités et interrogation sur la hiérachie.
En dépit de quelques déparages, l'esprit de déinstitutionnalisation a globalement porté ses fruits. Les gardiens des asiles sont devenus des soignants à part entière; les médicaments psychotropes le permettant, des projets thérapeutiques à long terme se développent, l'enfermement est exceptionnel et les malades ont retrouvé la parole. "

E. ZARIFIAN - Les jardiniers de la folie.

 Le "modèle" de Trieste

"En Italie, Franco Basaglia, fortement aidé par le pouvoir politique, concrétisa ses efforts dans la loi 180 de 1978 qui prévoyait purement et simplement la fermeture de tous les asiles psychiatriques sur le territoire national. [........] Sept centres disséminés dans la ville de Trieste et sa banlieue accueillent les "usagers" que l'on n'appelle pas des malades. Les blouses blanches ont disparu ainsi que les rendez vous. Dans ces sortes de clubs, les usagers vont et viennent à leur guise, parlent à qui ils veulent, participent à des degrés divers à la vie des centres. Les rapports sont très personnalisés (tutoiement, prénom) et les réunions sont très nombreuses entre soignants, aides volontaires, usagers. Les patients logent soit chez eux, soit dans des appartements communautaire avec une assistance à domicile variable. Il n'y a que huit lits dans l'Unité de Diagnostic et de Cure à Trieste, localisée dans l'hôpital général, et qui fonctionne comme centre de crise."

E. ZARIFIAN - Les jardiniers de la folie.




L'Antipsychiatrie

 
R. D. Laing

Un Site

 Ronnie Laing

Un Livre

 Psychiatrie et anti-psychiatrie
David Cooper

Le Seuil - Paris - 1970 - 189 p.

"On connaît sous le nom d'antipsychiatrie les positions et les expériences de R. D. Laing et D. Cooper. Celui-ci réalisa dans le fameux "Pavillon 21" (Londres, 1962 - 1966) une unité expérimentale pour malades schizophrènes où chacun avait la liberté de faire ce qu'il voulait. Ces tentatives furent essentiellement rapportées sous l'angle de la caricature, qui n'en retenait que les excès ou les anecdotes. Cette hyperliberté était souvent un laisser-aller et manquait de réalisme. C'est pourquoi ces approches furent des échecs et leurs auteurs en payèrent les conséquences. Mais ce qui est intéressant c'est l'esprit de l'antipsychiatrie et ce qui en est resté. Il tient en un constat et en un projet : l'appareil psychiatrique est un pouvoir coercitif qui empêche la guérison, il faut le remplacer par un autre type de rapport entre soignants et soignés. La destruction des murs des asiles devenait un acte symbolique, la question du fond demeurant la suppression du pouvoir de l'hôpital psychiatrique sur le patient. Il faut bien dire que les asiles ont connu tous les excès. Certains en France en connaîssent encore. Rapports de force systématique entre soignants et soignés, infantilisation, régression, brimades, punitions, humiliations, conditions d'hygiène déplorables, exploitation, etc ... furent le lot commun des lieux d'enfermement de la folie, les lettres de cachet demeurant les certificats d'internement créés par la loi de 1838. Oui, l'esprit de l'antipsychiatrie a eu quelque chose de salutaire en obligeant à ouvrir les yeux et à réfléchir."

E. ZARIFIAN - Les jardiniers de la folie.


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